Marie-Eve Gahié : «Polling et Bolder sont très fortes»

Judo : les actualités du judo en France et dans le monde / Interview / mardi 21 juillet 2015 / source : alljudo


Mardi 14 juillet, 17h. De retour du stage de Castedelfels et avant de repartir à Houlgate, Marie-Eve Gahié a pris un peu de son temps pour répondre à nos questions. Rendez-vous sur la Péniche La Nouvelle Seine au pied de Notre-Dame pour une heure de discussion sur le ton de la bonne humeur.

Bonjour Marie-Eve. Qu'est-ce qui t'as amené au judo ?
J'étais une enfant assez dissipée, et une amie de ma mère lui a conseillé de m'inscrire au judo. C'est comme ça que j'ai commencé à 7 ou 8 ans au club Force XV dans le 15e arrondissement avec Eric Roullier. Très vite j'ai réussi à faire tomber les filles et les garçons, ça m'amusait. Puis dès les premières compétitions je me suis rendu compte que je détestais perdre.

La suite du parcours ça se passe comment ?
Après les premières années au club Force XV, j'ai intégré le Pôle Espoirs de Brétigny à 14 ans. A l'époque quand on m'a proposé de rentrer en sport-études ça m'a surpris car dans mon esprit on rentrait en structure beaucoup plus tard, vers 20-25 ans. J'y suis resté deux ans et je garde de super souvenirs du travail réalisé avec Walter Azoulay, Nicolas Mossion et Edwige Gillemont. Ensuite je suis parti au Pôle France à Orléans où je suis restée une année, puis l'année suivante j'ai intégré l'INSEP.
Au niveau des clubs, je suis resté le plus longtemps possible à Force XV puis j'ai fait une année à Thiais où j'ai suivi mon entraineur Eric Roullier, une année à Sainte-Geneviève et l'année dernière j'ai rejoint le Flam 91. Ma mère a beaucoup pesé dans ce choix, et je ne le regrette pas car j'ai été bien accueillie et le club a tenu les promesses qui m'avaient été faites.

Peux-tu nous raconter ton premier entraînement à l'INSEP ?
Quand je suis rentrée à l'INSEP j'étais la plus jeune, la seule de ma génération et j'étais vraiment impressionnée. La présence de tous les entraîneurs sur le bord du tapis c'est très particulier, et puis l'engagement qu'il y a, cela n'avait rien à voir avec ce que j'avais connu. Après le premier entraînement j'ai appelé mes copines d'Orléans et je leur ai dit : « Ici ça rigole pas. Je peux pas faire mes petites blagues habituelles et je ne peux embêter personne, même pas la moins de 48kg... »

Depuis, tu as pris tes marques ?
Oui ça va. A la rentrée je débuterai ma 3e année, et depuis mon arrivée il y a d'autres filles de ma génération qui sont arrivées. J'ai ma chambre à l'INSEP et je me suis rapprochée de ma maman qui habite toujours dans le 15e arrondissement. Ca me permet de la voir les week-ends et parfois en semaine quand j'en ai besoin.

Depuis que tu es cadette tu as beaucoup gagné au niveau national et international, est-ce que tu peux nous retracer ton palmarès ?
Lors de ma 1e année cadette, j'ai fait 5e des championnats de France UNSS. En demi-finale je perds contre Stessie Bastareaud, et comme à l'époque je ne savais pas relever la tête après une défaite, je perds le combat pour le bronze sans m'être vraiment battue. L'année suivante, lors de ma 2e année cadette je remporte les championnats de France et je fais 3e aux Championnats d'Europe, puis en cadette 3 je gagne les championnats de France juniors, les championnats d'Europe cadets et les Championnats du monde cadets. Mais dans le même temps je perds au 1e tour des championnats du monde juniors ce qui m'a permis de relativiser mes victoires en cadettes.
Ensuite en juniors je gagne les championnats de France lors de ma 1e année, et la deuxième année je décroche le bronze aux championnats du monde après avoir été éliminée au 1e tour des championnats d'Europe. Cette saison j'ai commencé à obtenir des résultats en séniors avec une 3e place au Grand Prix de Tbilissi, une 3e place au Grand Chelem de Bakou, et la victoire aux championnats d'Europe par équipes.

Quel souvenir te reste-t-il de ces championnats d'Europe. La frustration de ta défaite au 1e tour des individuels ou la victoire par équipes ?
Sincèrement j'aimerai pouvoir revenir en arrière et recommencer la compétition individuelle, car je suis toujours aussi « deg' » de mon combat. Face à un profil qui ne me convient pas trop, une gauchère très décalée, j'ai été beaucoup trop lente sur les mains. C'est le point que je dois vraiment améliorer, il faut que je sois capable d'imposer mon rythme. La compétition par équipe cela reste un super moment, le fait de combattre aussi pour les autres ça aide à se lâcher, on réfléchit moins.

Qu'est-ce que t'inspire ta non-sélection pour les championnats du monde ?
Les entraîneurs ont pris leurs décision je respecte leur choix.

Du coup tu t'entraînes avec déjà la saison prochaine en ligne de mire ?
Non pas vraiment, pour l'instant je ne me projette pas sur la saison prochaine, je m'entraîne pour progresser. On verra ensuite quels seront mes objectifs, je ne sais même pas si je vais faire les championnats internationaux juniors. Ca ser a plus clair lorsque j'aurais mes objectifs.

La semaine dernière tu as participé au stage international de Castedelfes. C'est aussi dur qu'on le dit ?
Oui ! C'était vraiment très dur. Il faisait chaud, on a fait beaucoup de combats et comme me l'a dit Cathy Fleury « ici tu ne réfléchis pas ». C'était vraiment la guerre, à chaque randori il ne fallait rien lâcher. En plus de cela on a fait du footing en montée, sous la chaleur, c'était très éprouvant.

Est-ce que tu as eu l'occasion de combattre avec les filles de ta catégorie et qu'est-ce que tu penses d'elles ?
Oui j'ai invité toutes les filles fortes qui étaient présentes : Bolder, Polling, Vargas, Diedrich, la Japonaise Arai... C'est difficile, mais je sens qu'avec encore un peu de travail c'est possible d'arriver à leur niveau. Celles qui m'ont posé le plus de difficultés ce sont les deux Néerlandaises Bolder et Polling, je les trouve vraiment fortes.

Durant l'interview tu as souvent parlé de ta maman. Elle joue un rôle important dans ta carrière ?
Oui elle est très présente. Elle me suit, elle me conseille, elle me fait part de ses ressentis, elle me fait rire. Nous sommes très croyantes et nous prions beaucoup ensemble, nous sommes très proches. Même si elle ne connait pas le judo je prête toujours attention à ses remarques et à ses conseils.

 


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