Djamel Kaouane, du judo au marathon
Judo : les actualités du judo en France et dans le monde / Interview / vendredi 6 decembre 2013 /
Aux portes du haut-niveau en judo dans les années 2000, Djamel Kaouane s’épanouit désormais dans le marathon et les courses de longue distance. Rencontre.
Bonjour Djamel, peux-tu nous nous retracer ton parcours de judoka ?
J'ai commencé le judo au Judo Club La Madeleine à l'âge de 9 ans avec l'un de mes frères, Malik, qui enseigne au club de Haubourdin. J'ai tout de suite accroché, et rapidement les résultats en compétition ont suivi. En cadets je suis vice-champion de France, puis en juniors je me classe troisième des France UNSS. Lors de ma première année senior, en 1999, je me qualifie pour les championnats de France 1e division où je me fais broyer par Franck Chambilly, avant de perdre en repêchage contre Yacine Douma. En 2000 je rejoins le club de Levallois où je reste trois saisons, puis ensuite je vais à Epinay-sous-Senart où j'obtiens une 3e place aux championnats de France 2e division. Mais déjà à cette époque je m'entrainais moins car j'avais commencé ma carrière professionnelle, d'abord dans l'administration pénitencière, puis dans les douanes.
Quel souvenir gardes-tu de tes années à Levallois ?
Il y avait un groupe de garçons, peut-être moins fort que celui de maintenant, mais très convivial avec Yann Duprat, Christophe Lagarde, Cédric Claverie, David Euranie. En 2001 nous remportons les championnats de France 1e division par équipes avec Christian Vachon sur la chaise, c'est un grand souvenir. Il y avait aussi Christian Chaumont, mais lui à l'époque il s'occupait plus des filles. Durant cette période, qui est celle où je me suis le plus entraîné, j'ai obtenu une cinquième place aux championnats de France 1e division.
Est-ce que tu mets encore le kimono ?
Je suis toujours licencié, à Haubourdin, dans le club de mon frère mais je mets rarement le kimono. En 2009 et 2010 j'ai refait les championnats, et avec très peu d'entraînement et je me suis classé troisième des demi-finales seniors de la zone Nord-Est. J'ai tiré profit de mon entraînement en course à pied : j'avais un bon cardio et je n'ai pas eu de régime à faire car ma musculature de judoka avait fondu.
Lorsque tu étais judoka, tu pratiquais déjà la course à pied avec assiduité ?
Non, je courrais uniquement pour perdre du poids mais je n'aimais pas ça du tout. Mon premier professeur, Christophe Prat, venait parfois me tirer du lit pour faire des footings, c'est lui qui m'a appris à courir. Je n'avais aucune prédisposition pour ce sport car j'ai les pieds plats. C'est à partir de 2005 quand j'ai commencé à relâcher le judo et que j'ai éprouvé le besoin de me dépenser physiquement, que je me suis tourné vers la course à pied. C'est rapidement devenu une addiction et, depuis cette époque, je cours au moins quatre fois par semaine.
Quand as-tu disputé ton premier marathon ?
Paradoxalement, je n'ai disputé mon premier marathon qu'en 2013 alors que cela fait déjà pas mal d'années que je cours très régulièrement. C'est ma femme qui m'a un peu poussé, car je n'éprouvais pas ce besoin. En avril 2013 j'ai disputé mon premier marathon à Paris. Je l'ai couru en 3h27, et j'ai découvert une ambiance incroyable. Il y a une convivialité, un élan entre les coureurs et les spectateurs, qui font que l'on se sent porté par une vague. Il n'y a pas d'idée de confrontation, la compétition on la fait contre soi-même.
En as-tu disputé d'autres depuis ?
Oui je les ai enchaînés. Pour moi cela a été une révélation et je me suis fixé pour objectif de participer à tous les plus grands marathons du monde. Du coup après Paris j'ai participé aux 100 kms de Steenwerck que j'ai bouclé en 10h30, puis en septembre j'ai fait Berlin (3h13), en octobre Amsterdam (3h07), et en novembre New York (3h00). New York, cela a été une aventure car je suis parti là-bas sans avoir de dossard, mais avec uniquement l'accord oral d'un coureur qui était sur place, et qui s'engageait à me vendre son dossard car il était blessé. Je suis parti comme ça, j'ai dormi dans un hôtel pourri, car tous les hôtels étaient bondés, mais j'ai pu acheter le dossard et j'ai réalisé mon rêve. Cette course, c'est l'un de mes plus beaux souvenirs de sportif, il y a une effervescence absolument incroyable. Je n'ai qu'une envie c'est de la refaire.
Quels sont les autres marathons que tu aimerais faire ?
Pour l'année prochaine j'aimerais faire Londres, Rome et un marathon asiatique. Il y a Tokyo en février, si je réussis à trouver un dossard ce serait un beau clin d'œil car en tant que judoka je ne me suis jamais rendu au Japon. A plus long terme j'aimerai bien participer à la diagonale des fous, un trail de 164 kms, à la Réunion.
Est-ce que ton vécu de judoka te sert sur les marathons ou sur les courses longue distance ?
En judo j'avais l'habitude donné le maximum. J'ai appris que si l'on donne tout sur le tapis, tout est possible. Le judo m'a appris à ne pas craquer, à avoir un mental fort. La course c'est avant tout une question de mental, car ce n'est pas ludique. On ne se bat pas contre un adversaire mais contre soi-même en permanence. Il faut trouver la motivation pour sortir s'entrainer tous les jours, surtout que nous dans le Nord il y a la pluie et le froid. A Amsterdam, après dix kilomètres de course je n'étais pas bien, et dans ces moments-là tu as envie d'arrêter, mais pour moi c'était absolument inconcevable d'abandonner.
A l'inverse est-ce que la course à pied t'as appris des choses à côté desquelles tu étais passé lorsque tu étais judoka ?
Depuis que je cours je fais beaucoup plus attention à mon hygiène de vie, à l'alimentation et à la récupération, ce qui n'était pas le cas lorsque je faisais du judo. Je perdais 6 ou 7 kg et ensuite, après la pesée, je mangeais n'importe quoi. En course à pied si tu fais des écarts à ce niveau-là, ça ne pardonne pas.
Pour conclure qu'est-ce que le judo t'a apporté dans la vie ?
Même si je ne pratique plus beaucoup, je me considère toujours comme un judoka. J'ai réussi à passer des concours pour rentrer et évoluer dans l'administration alors que je n'avais pour seul diplôme que mon Brevet d'Etat. Ca c'est grâce à l'esprit de compétition que je me suis forgé au judo. Ce sport m'a également apporté des valeurs, qui ont complété l'éducation que j'ai reçue de mes parents. Je crois que le judo nous façonne et qu'il nous aide tous les jours, c'est un vecteur d'épanouissement pour les individus. Il contribue à former de bonnes personnes.
Appel :
Si vous aussi après avoir été judoka vous avez atteint un haut-niveau dans une autre discipline sportive, artistique ou dans votre carrière professionnelle, contactez-nous
La fiche de Djamel Kaouane
De rien Franck Dubosc!
Merci Patrick montel
C'est sur! C'est facile de parler...mais c'est le barème international qui fixe les temps! Pour atteindre le niveau national c'est 2h28 et le niveau international 2h12 mais apparemment vous n'y connaissez pas grand chose!
Enchaîne les marathon comme il le fait et on verra En tout cas félicitation mec
Je te souhaite de courir aussi bien que son petit niveau régional ! Félicitation djamel
Je ne veux pas faire ma mauvaise langue...mais 3H au marathon correspond à un niveau régional 3 ou 4 et pas tout à fait à du haut-niveau. Pour ma part, ça ne correspond pas à l'appel que vous lancez... Bravo à lui quand même!