Vincent Limare : « faire un bon résultat à Paris »

Judo : les actualités du judo en France et dans le monde / Interview / jeudi 28 novembre 2013 /


Récent champion de France des moins de 60kg, Vincent Limare (21 ans) revient sur son parcours et aborde ses objectifs pour l’avenir. Interview.

Bonjour Vincent, pour commencer peux-tu nous rappeler ton parcours de judoka et tes principaux résultats?
J'ai commencé le judo à l'âge de 4 ans à Maromme ou j'ai suivi mon grand frère Romain*. J'ai tout de suite accroché aussi bien à l'entraînement qu'aux compétitions et les résultats ont rapidement suivi. En cadets je suis entré au Pôle Espoirs de Rouen où j'ai été encadré par Dominique Paolozzi, puis par Sébastien Mansois. Dominique Paolozzi m'a fait prendre conscience de l'importance du mental et de la nécessité de travailler dur pour obtenir quelque chose en judo. Durant cette période j'ai obtenu une médaille européenne en cadets, puis en juniors je suis parti au Pôle France de Strasbourg ou j'ai été encadré par Yacine Douma et Sébastien Girardey. En juniors 3 J'ai été vice-champion d'Europe juniors et je me suis classé troisième aux championnats de France 1e division.

Suite à cela tu as intégré l'INJ ou tu es allé directement à l'INSEP ?
J'ai intégré directement l'INSEP en septembre 2011. Cela a été difficile au début car les entraînements sont plus intensifs et l'opposition plus élevée. Au début je ne faisais pas beaucoup tomber, je me suis vraiment accroché mais je l'ai peut-être un peu payé car je me suis blessé trois fois aux chevilles. Cela m'a privé de plusieurs compétitions comme les Universiades, la Coupe d'Europe ou certains World Cup. Maintenant ça va beaucoup mieux, je me suis habitué aux efforts qu'il faut fournir et je suis plus à l'écoute de mon corps. Je sais qu'il vaut mieux perdre une semaine d'entraînements à cause de la fatigue que deux mois à cause de la blessure.

Les entraîneurs sont à l'écoute de ce genre de choses ?
Oui, ça se passe très bien, il y a un vrai dialogue et je pense que chez les garçons tout le monde est content des relations avec le staff. Je travaille plus particulièrement avec Darcel Yandzi qui s'occupe des jeunes seniors et qui nous apporte beaucoup. Techniquement il a d'énormes sensations, il sait tout faire, et il nous pousse également à travailler toujours plus. Avec lui l'entraînement n'est jamais fini.

En arrivant sur Paris tu as également quitté ton club d'origine pour signer à Maisons-Alfort. Pourquoi ce choix ?
J'ai choisi ce club en premier lieu parce que Ludovic Delacotte est un bon technicien et je pense qu'à mon âge il faut encore se perfectionner techniquement. Ensuite il y a le côté pratique car Maisons-Alfort c'est proche de l'Insep et pour les entraînements cela limite les temps de trajets.

Quel cursus scolaire as-tu choisi et comment vois-tu ton avenir professionnel ?
Je passe un DUT Techniques de Commercialisation en quatre ans à l'Insep, et je suis dans ma troisième année. Ensuite je ferai certainement une licence. Professionnellement je n'ai encore rien planifié. Je crois que la carrière professionnel c'est d'abord une question d'opportunités, mais pour cela il est préférable d'avoir un certain niveau d'études.

Lorsque tu as été blessé au cours des deux dernières années est ce que tu as douté ?
Oui forcément. C'est difficile mentalement, tu vois les autres qui s'entraînent et toi tu es toujours en soins... Je ne m'estimais pas à ma place, pas à mon niveau. Heureusement Xavier Mondeix le préparateur physique m'a vraiment poussé, aussi bien physiquement que mentalement. Il m'a tout fait faire, comme pousser ou tirer une voiture avec une corde ! Quand j'ai vraiment pu reprendre le judo j'ai senti que j'avais progressé physiquement. La blessure ça m'a fait mûrir et ça m'a donné beaucoup d'envie.

Aux championnats de France à Marseille tu bats le favori Sofian Milous. Est-ce que ce combat t'a libéré ?
Sur les premiers tours j'ai été assez vigilant en essayant d'attaquer lorsque j'étais sûr. En quarts contre Sofian à partir du moment où j'ai été mené j'ai été obligé de beaucoup plus m'engager et ça a tourné en ma faveur. Je savais que contre lui c'était possible car à l'entraînement on se fait tomber mutuellement. Ce combat c'était le tournant de la compétition, car si je perdais j'étais repêché et si je gagnais j'étais en demies.

Est-ce que ce titre t'a donné de la confiance ?
Ce titre c'est ce que j'attendais. J'avais été troisième des championnats de France 1e division alors que j'étais juniors 3 et depuis plus rien. En 2011 j'arrive fatigué par les championnats du monde juniors et l'an dernier à Montpellier je perds contre Sylvain Goulet qui perd ensuite contre Issam Nour et je ne suis pas repêché. Avant le championnat je me disais, ce n'est pas possible, je suis quand même plus fort qu'en juniors. Du coup cette année une médaille ça aurait déjà été bien, mais gagner c'est beaucoup mieux !

Penses-tu pouvoir battre les meilleurs mondiaux ?
Je n'ai pas beaucoup de références contre les combattants du top 10, mais je pense en être capable. J'ai battu Sofiane qui fait partie des meilleurs et en juniors 3 j'avais rencontré le Japonais Takato au tournoi d'Aix-en-Provence. Il m'avait battu, mais depuis il est devenu champion du monde. Ce sont mes seules références en compétitions, sinon en stage je vais toujours chercher les plus forts comme Zantaraia ou Sobirov et lorsque tu parviens à les faire tomber c'est très motivant.

Quels sont tes objectifs sur les prochaines échéances et à plus long terme ?
Mon objectif c'est d'abord de faire un podium au tournoi de Paris. Je n'ai pas de performances internationales et il faut que je réussisse un bon résultat à Paris si je veux atteindre mon autre objectif de la saison qui est de disputer les championnats d'Europe à Montpellier. Ensuite pour les quatre ans à venir je veux devenir le titulaire de la catégorie et être en mesure de gagner les prochains Jeux Olympiques.

* Vice champion de France cadets 2006 battu par Loic Pietri, il est désormais CTD de Seine-Maritime.


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