Judo 42 au pays du soleil levant

Judo : les actualités du judo en France et dans le monde / Vie des clubs et des régions / vendredi 1 aout 2014 / source : alljudo


Le judo 42 s'est déplacé au Japon avec son équipe féminine durant le mois de juillet. Récit.

Tsukuba en hors d'oeuvre
Mercredi 2 juillet 2014 : L'équipe féminines judo 42, composée de Khera KarouiLea FornasierLaura MatussiereLouana Boubekeur et encadré par deux de leurs coach Karim Boubekeur et Jean-luc Eloire, ont pris leur envol en direction de l'aéroport Tokyo Narita, pour un périple de presque un mois !

Les combattantes de judo 42 étaient contentes de poser les pieds en terre nippone et surtout impatientes de revêtir leur judogi afin de pratiquer avec les athlètes Japonaises.

Dans un premier temps, direction Tsukuba à une heure de Tokyo, pour passer 10 jours dans l'une des plus prestigieuses universités du japon, formatrice de nombreux athlètes de niveau international. L'Université et son campus respirent le sport et la jeunesse : gymnase, stade, piste d'athlétisme, piscine... et bien sûr dojos, tout est conçu pour l'athlète ! Au programme deux séances de judo par jour -même si parfois l'une des deux séances quotidiennes est remplacée par de la préparation physique- , d'une durée de 2h minimum. Au menu : combats, combats et encore combats... les filles sont ravies, elles sont venues pour ça !

L'entraînement est donc difficile, mais rendu aisément supportable par une ambiance conviviale, les judokas japonaises ne ratent pas une occasion d'échanger avec nos athlètes, en anglais, en japonais, et parfois par mimes pour dépasser la barrière de la langue ! Même état d'esprit dans les deux camps, rigueur sur le tatami, rigolade à l'exterieur !

Première semaine donc rapidement écoulée, quelques petits bobos, mais les filles ne baissent pas les bras et elles profitent pleinement de la chance de se confronter avec quelques pointures du judo Japonais, comme Yoshie Ueno 3ème aux J.O de Londres en -63kg , ou Akari Ogata plusieurs fois médaillés mondial en -78kg...

Komatsu, le judo au plus haut niveau
Samedi 12 juillet : l'équipe fait ses valises à la suite de l'entraînement du matin, direction Tokyo, une heure de train et quelque station de métro plus tard, arrivée à Kiba, quartier situé à l'est de la ville. Nous somme reçu par Atsuko Nagaï, ex membre de la sélection nationale japonaise. Elle nous conduit jusqu'à notre lieu d'hébergement, un immeuble ultra moderne où sont logés toutes les membres de la « Team Komatsu ». Du grand luxe, une première pour nous !

Komatsu est une compagnie Japonaises de travaux publiques célèbre à travers tout le pays, qui recrute les meilleures athlètes à la sortie de l'université afin de représenter l'entreprise à travers les valeurs du Judo et les résultats en compétition. Elles sont actuellement championnes en titre du Japon par équipes.

Les journées sont chargées, footing intensif à 6h30, musculation de 10h à 12h, puis entraînement à 15h jusqu'à 17h, parfois 18h, selon l'humeur du coach, lui-même champion olympique à Los Angeles en 1984.

Sur le tapis, une douzaine de filles, chacune dotée d'un palmarès de très haut-niveau. Des médaillées olympiques et mondiales, qui comptent toutes un nombre impressionnant de sélections en équipe national : Ruika Sato (-78kg), 7ème des championnats du monde 2013 à Rio, 3ème du tournoi de Paris, Mika Sugimoto (+78kg), vice championne olympique à Londres, Yuki Hashimoto -52kg, 3ème à Rio, Championne du monde par équipe... et pour finir Ayumi Tanimoto championne olympique à Pékin face à Lucie Decosse.

Il faut bien du courage à nos filles pour supporter les séances, mais toutes tiennent bon, gardant à l'esprit qu'il est nécessaire de chuter pour progresser, et que l'important, c'est de se relever ! Les combattantes de Komatsu sont aussi sympathiques qu'elles sont fortes. Malgré l'écart de niveau, elles ne nous prennent pas de haut, elles poussent sans cesse nos jeunes à se dépasser et leurs offrent des moments de convivialités qui resteront gravés dans leurs mémoires, comme ce repas partagé le jeudi soir dans un restaurant japonais où l'ambiance les discussions, les chants et les rigolades nous ont poussés jusqu'à tard dans la nuit.

Une expérience inoubliable qui prend fin le samedi midi, les filles restent sur le tatami pendant plus d'une heure après la séance, échangent adresses mails et dernières plaisanterie avant de se séparer, vraiment à contre cœur !
Allez, « Sayonara », et merci pour toute l'expérience donnée à nos jeunes judokas, on ne pouvait pas espérer tant ! Déjà il faut reprendre la route, trajet de nuit dans un bus reliant Tokyo à Kyoto, départ 23h arrivé 7h, une nuit entière à essayer de trouver une position confortable (en vain pour la plupart) et pour finir un train reliant Kyoto à Tenri, qui nous conduira au point de départ de la dernière ligne droite de notre séjour, la légendaire université de Tenri.

Dernière étape, Tenri
Déjà il faut reprendre la route, trajet de nuit dans un bus reliant Tokyo à Kyoto, puis un train reliant Kyoto à Tenri, une nuit entière à essayer de trouver une position confortable...

Début de l'entrainement lundi matin, nous organisons nous même le footing, nous inspirant des méthodes observés lors de nos deux premières semaines, car les étudiants sont en périodes d'examens, et le programme comprend une seule séance quotidienne, à partir de 17h.

La journée démarre donc tout de même à 6h45 pour nous, suivit du petit déjeuner, une séance de musculation de 10h à 11h30, puis repas de midi , sieste, et enfin Judo : 10 minutes de taiso, 15 minutes d'Uchi Komi, puis au minimum une heure de randori.

L'intensité est au plus haut, le terme d' « art martial » (art de la guerre) prend tout son sens, ici on ne joue pas, on se bat, et le moindre relâchement coûte chère ! Chaque combat est un affrontement sur le plan physique, mais aussi psychologique.

Tant mieux, le corps et l'esprit de nos jeunes guerrières n'en ressortiront que mieux aiguisés, le but de ce voyage étant aussi bien de renforcer l'un que l'autre ! Les petites blessures s'accumulent, inévitables, mais sont vite apaisées par les heures de libertés et l'atmosphère paisible de Tenri, petite ville religieuse où l'on peut flâner en bicyclette à sa guise, pour le plus grand plaisir de chacun d'entre nous. Le contraste est immense, après avoir fréquenté pendant une semaine l'agitation du métro Tokyoïte !

La semaine se conclue par l'entraînement du samedi matin, derniers combats en terre japonaise, la suite ne sera que plaisir, Yaki niku (grillades à la sauce soja) à volonté, visite d'Osaka et ses quartiers animées, dimanche à Suma, la plage de Kobe, dernières séance de shopping pour remplir au maximum les valises de souvenirs... et déjà arrive le moment de prendre l'avion. Bilan de ce mois de juillet extrêmement positif, les filles ont atteint leur objectif en s'entrainant avec les meilleures, et sauront, on l'espère, tirer profit de toute l'expérience des ainées auxquelles elles ont été confrontées.

Départ du KIX, l'aéroport du Kansai, le groupe se scinde en deux, Karim Boubekeur et les filles retrouveront la France 24 heures plus tard, tandis que le second coach Jean-Luc Eloire prolonge son séjour d'un mois en terre nippone. L'objectif, continuer de s'entrainer pour préparer la saison à venir, essayer de progresser dans la pratique de la langue, nouer où entretenir des liens avec les partenaires d'entraînement et les Sensei avec lequels Judo 42 échange depuis de nombreuses années grâce à son fondateur Benoît Donnel.

Déjà les regards sont tournés vers l'avenir, un nouveau voyage en 2016 ? Affaire à suivre !

Par Jean-Luc Eloire et Karim Boubekeur - Professeurs au Judo 42


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