Pas de doublé pour l'équipe de France

Judo : les actualités du judo en France et dans le monde / Article / dimanche 27 avril 2014 /


Les filles remportent le titre lors des championnats d'Europe par équipes, tandis que les garçons battus par les Géorgiens en demi-finale doivent se contenter du bronze.

« Les découpeuses »
Malgré leurs six médailles (dont quatre en or) les Françaises n'étaient pas rassasiées au moment d'aborder la compétition par équipes et on sentait dès les premiers instants de leur quart de finale contre la Pologne que leur détermination était au moins aussi forte que celle affichée lors des journées précédentes. Avec une Gévrise Emane fraîche et revancharde après son échec en individuel, les Françaises n'ont laissé aucune chance à leurs adversaires du jour.

En quart la Pologne était crucifiée rapidement avec notamment un ippon opportuniste d'Automne Pavia sur o-soto-gari alors que la Polonaise croyait à un matté qui n'avait pas été annoncé. La demi-finale contre les Slovène allait également être rondement menée par le trio infernal Pavia-Agbegneou-Emane. Après la défaite initiale d'Annabelle Euranie qui se faisait étrangler par Nareks, Automne Pavia sortait de sa boite un ippon-seoi-nage que personne ne lui connaissait et surtout pas son adversaire Slovène, Clarisse Agnbegnenou poursuivait le travail avec un gros o-soto sur Tristenjak, avant que Gévrise Emane ne clôture les débats en dominant sur sode (wazari). La défaite d'Audrey Tcheuméo contre Polavder était anecdotique puisque les Françaises avaient leur ticket pour la finale en poche.

On s'attendait à une opposition musclée des Allemandes qui avec Kraeh (52kg), Roper (57kg), Vargas-Koch (70kg) et les deux lourdes Kuelbs et Konitz possédaient des atouts pour contrarier les Françaises. Mais le coach allemand préférait décaler Roper en -63kg pour faire une place à Tarangul en -57kg, un pari audacieux qui n'allait pas fonctionner. Kraeh trouvait la faille sur Pénélope Bonna en fin de combat sur harai-goshi mais ensuite Pavia dominait une Tarangul fuyante en lui mettant presque tout le tableau (1 yuko, 1 wazari et 3 shidos), Agbegnenou imposait rapidement sa puissance à Roper qu'elle immobilisait et Emane prenait la mesure de la numéro deux allemande Marzok aux pénalités dans un premier temps puis sur sode (wazari). Pour l'honneur Malzahn, qui avait été préférée aux deux lourdes profitait des erreurs d'Emilie Andeol pour la battre aux pénalités, mais la France tenait son titre pour la plus grande joie d'un public en fusion !

Les Géorgiens indétrônables
A domicile et avec la présence de leur leader Teddy Riner, les Français avaient très envie de reprendre un titre européen qui leur échappe depuis de nombreuses années. Avec le sang frais apporté par Florent Urani et Romain Buffet, ainsi que l'envie de revanche d'Alain Schmitt la France présentait un collectif impressionnant qui n'allait malheureusement pas suffire face à la détermination sans faille des guerriers Géorgiens toujours prêts à mourir la bouche ouverte dès lors qu'il doivent représenter leur pays sur les tatamis internationaux.

Les premiers tours étaient bien négociés : 4-1 sur Israel avec un jiji-gatame à la volée de Loic Pietri en guise de cerise sur le gâteau, 3-2 face à l'Ukraine en faisant tourner les effectifs (entrées de Urani , Schmitt, Iddir et Riner) les Français abordaient la demi-finale avec du jus et de l'envie.

Loic Korval obligé d'assurer seul en moins de 66kg suite à la blessure de David Larose, marquait son premier point de la journée face au Géorgien Karda (yuko sur sode). Dès lors si l'on anticipait la future victoire de Riner contre Okruashvili -c'est ce qu'il allait d'ailleurs faire sur uchi-mata- ils étaient trois pour tenter d'arracher le dernier point. Si Florent Urani se montrait trop tendre face à Tatalashvili qui le clouait sur o-soto-gari, Loïc Pietri était très proche de prendre sa revanche des individuels contre Tchikrishvili, mais une nouvelle fois c'est le Géorgien plus patient qui profitait de la débauche d'énergie du Français pour le cueillir dans la dernière minute, une leçon à méditer dans la perspective de leurs futurs affrontements. Tous les espoirs Français reposaient dès lors sur Romain Buffet, qui faisait mieux que se défendre face à l'épouvantail Liparteliani. Mais le champion d'Europe avait de la ressource et il parvenait à résister au pressing du Français et il profitait de l'une de ses rares attaques pour marquer un yuko décisif que Buffet ne parviendra pas à remonter.

Pour le bronze, face à une équipe Slovène accrocheuse mais d'un calibre inférieur à celui des bleus, Korval, Petri, Buffet, Maret se sont imposés sans trop de difficultés tandis qu'Ugo Legrand s'inclinait aux pénalités face à l'infernal Draksik. Cette médaille de bronze venait récompenser une équipe de France qui a su se remobiliser mais à qui il aurait manqué d'un zest de motivation, de chance ou de folie, pour battre les indéboulonnables Géorgiens.


Stéphane Frémont : «On a réussit à se remobiliser»
Martine Dupond : «On a un très beau groupe»
Résultats des championnats d'Europe par équipes 2014

Réagir à cet article